Une dernière feuille sur la branche nue
et la pluie la pluie ah Laforgue
la mort tourne derrière les murs
ce pourrait être cette femme aux bas noirs
qui feint d'être rien qu'une femme
(son sexe dans l'odeur circulaire de la jupe
 éclate comme la figue la plus haute
aux midis perdus de septembre
sur un azur trop bleu qui serait l'oeil d'un rêve)
 

    Misère à peine misère
    descente sans déchirure
    le coeur bat encor le sang veille
    Quelle musique silencieuse dirait
    l'irréversible avancée immobile
    vers le plus pauvre de nous-mêmes

Passante qui croupes devant moi
laisse-moi mourir dans ton mou
laisse-moi sirène laisse-moi
m'endormir au chant de tes reins
Une sainte t' habite à hauteur du visage
dont la fière putain qui suinte entre tes cuisses
est le poids de merveille où l'ange se fait homme

Ainsi s'en va un jour de plus de moins
où un ciel bas me fait chercher ma nuit
Un roi de pique y pourrit dans sa barbe
J'y suis, poète, béquille d'un dieu, mort
avant d'avoir éparpillé mon nom.