La femme qu' on aima jadis ici sans le savoir, elle est maintenant l' âme même du paysage que nous fixâmes ensemble. Elle s' échappe des bouquets d' arbres du bord de l' eau, poudroie sur la rivière en dessous du barrage, elle est le tremblement de l' air.
L'auberge découpait la légende en deux parts, les mains le soir sentaient le poisson frais, il y avait des roses au mur, on tirait le vin du puits, parfois la fête s' installait sur la place.
Maintenant que tout est trahi, l' âme dans cet après-midi semblable à la rayonnante fin d' été de jadis, se fond presqu' à l' âme de cette femme que rien ne distingue plus du paysage. Elle tire sur un corps à quoi elle ne tient guère que par le serrement de narines que lui fait le parfum des menthes. Elle se cherche oiseau, qui toujours s' appelle Mort.