Visage est le deuxième recueil publié par Guy Chambelland, le dernier avant de se consacrer définitivement à la poésie. Le livre ne porte pas mention d'éditeur, mais seulement son lieu de publication: Belvès, petite ville de Dordogne où le poète occupe son dernier poste d'enseignement, durant l'année scolaire 1956-1957. Après Protée (1958), Visage cesse d'être mentionné dans la rubrique "du même auteur". Le poète a-t-il renié le recueil dont Jean Lebrau, dans sa préface, résume l'esprit dans les lignes qui suivent ? Réalisme d'une poésie, le réalisme des frères LeNain, qui s'attendrit soudain parce qu'une fleur est bleue ou qu'un bol ébréché fume sur la table, violence d'une âme qui se heurte sans cesse aux barreaux de la prison et ne semble se résigner que pour lancer plus haut son cri, son appel, son chant, tout se ramène donc au Visage que le poète nous propose dans chaque poème d'interroger avec lui non sans nous montrer "en haut de la douce colline" l'âne découpant sur le ciel "son tendre profil d'ombre dans la dure lumière", "leçon de patience...sens de la vie". Le bestiaire de Visage en reste inséparable, comme l'amour l'est de la pitié.
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